Pour les salariés, les jeunes et les retraités, les cinq années de gouvernement « socialiste » de Hollande et Valls n’ont rien changé. La régression sociale, la montée du chômage, la misère et la précarité se sont aggravées, dans la stricte continuité de la politique menée par les précédents gouvernements de droite. La loi « travail », contre laquelle nous nous sommes massivement mobilisés l’année dernière, illustre de façon honteuse le travail parlementaire de cette « gauche » au pouvoir qui n’aura fi-nalement servi que les seuls intérêts des riches et des puissants à qui le gouvernement a versé des milliards d’euros en subventions et crédits d’impôt.
A Roissy, les plans d’austérité se sont succédés. La casse sociale chez Air France entraine tous les maillons de la sous-traitance dans sa chute sociale. Si nous les laissons faire, l’étape suivante sera celle de l’accélération des mises en sous-traitance de l’ensemble du travail aérien, divisé en centaines d’entreprises sous-traitantes se livrant une guerre de concurrence, orchestrée par les donneurs d’ordres (essentiellement Air France et Aéroports de Paris), pour diviser les sala-riés et écraser toujours davantage les salaires et dégrader les conditions de travail. Ils espèrent ainsi sauvegarder et accroître leurs immenses richesses accumulées sur notre dos, dans un contexte de concurrence économique mondiale et d’affaiblissement du pouvoir d’achat.
Mais nous ne les laisserons pas faire !
Des travailleurs relèvent la tête et passent à l’action. Si la grève Air France en octobre 2015 s’est soldée par la répression pénale à l’encontre de nos camarades grévistes, le patronat pris peur et est allé chercher l’appui de l’appareil d’Etat pour étouffer la contestation par le recours à sa police et à sa justice. Ca ne fonctionnera pas éternellement. La colère est immense chez les travailleurs. Cette énergie qui s’accumule finira par trouver son expression dans la grève, com-me cela s’est produit l’année dernière à Roissy chez HERTZ, chez H.RENIER. En décembre der-nier, une seule journée de mobilisation des mécaniciens d’Air France a suffit à faire reculer la direction dans son projet de préparer sa filialisation, preuve qu’en dépit des apparences, le pa-tronat a peur de la mobilisation des travailleurs.
L’expérience de ces dernières années montre que les changements de gouvernement, quel que soit le programme présenté les jours de campagne électorale, ne suffisent pas à changer les choses. Il faut que les travailleurs se mobilisent en ne comptant que sur leurs seules forces. Mais nos forces sont colossales ! Sans nous et notre travail, pas un avion ne peut décoller ! La classe capitaliste est consciente du péril qui la guetterait si nous trouvions le chemin de l’action de masse. Pour l’éviter, elle cherche à nous diviser par tous les moyens. Le racisme et le sexis-me sont des poisons dont le patronat use contre nous. Le problème n’est pas l’étranger ou telle religion. Le problème fondamental c’est la gestion capitaliste de la société !
La CGT de Roissy appelle les salariés à s’organiser autour d’un programme d’urgence sociale de défense de leurs intérêts :
Aucune suppression d’emplois ni mise en sous-traitance des activités ;
Reprise dans tous les cas de figure de 100 % des salariés avec leurs acquis en cas de transfert de marché de sous-traitance ;
Embauche en CDI par l’entreprise utilisatrice des intérimaires et des salariés en CDD ;
Plannings fixes et avec des rythmes de travail garants de la santé des salariés ;
Augmentation générale des salaires ;
Lutte contre les discriminations (sexiste, raciste, syndicale, etc.) et contre la répression ;
Plan d’urgence pour améliorer les conditions de travail (matériels, installations, équipements, formation, suppression de ce qui est dangereux pour les travailleurs, etc.).
La calomnie ne peut être une force que si elle correspond à un besoin historique.