La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a dévoilé le 5 décembre une stratégie nationale d’amélioration de la Qualité de vie au travail (QVT).
Elle annonce la création d’un observatoire dédié dès le début de l’année 2017.
Pour qualifier son action, elle annonce vouloir « Prendre soin de ceux qui nous soignent. »
Après les drames vécus, entre autres à Orange-France Télécom, à la Poste, dans les centres d’appels et les établissements de santé, l’aveuglement du gouvernement et de certains dirigeants d’entreprise est consternant.
À vouloir traiter les conséquences plutôt que de s’attaquer aux causes, on laisse le mal travail gangrener notre société.
C’est le travail qui est malade, pas les soignants !
• malades de l’intensification et de la densification des tâches ;
• malades des suppressions de postes ;
• malades d’un management autoritaire et dépourvu de tout respect ;
• malades des contraintes budgétaires qu’ont imposées les PLFSS successifs ;
• malades de la financiarisation de la santé ;
• malades de la satisfaction béate de ce gouvernement d’avoir réduit le déficit de la Sécurité Sociale sans analyser le prix à payer pour les professionnels et les patients ;
• malades d’une politique gouvernementale qui n’a pas atténué les inégalités d’accès aux soins concentrant tous les maux au sein du service public ;
• malades du mépris à l’encontre de celles et ceux qui sacrifient leur santé au service du bien commun, de l’intérêt général.
Pour toute réponse à cette crise du mal travail où valeur et éthique sont bafouées et la perte de sens du travail généralisée, un observatoire de la QVT pour 2017 !
Des bibliothèques entières de rapports d’expertises, des milliers de comptes rendus d’instances représentatives des personnels sont déjà disponibles. Ils illustrent cette montée de l’empêchement du bien travail et la dégradation de la qualité du travail.
Avant de parler de qualité de vie au travail, regardons la qualité du travail.
Pour cela, il faudrait considérer le travail comme une richesse et non comme un coût.
Pour cela, il faudrait instaurer de vrais lieux de négociations sur la qualité, le sens et l’organisation du travail.
Le mal travail coûte des milliards d’euros par an à la France. Madame Marisol Touraine, comme d’autres, doit revoir sa copie. Ce n’est pas d’un hygiénisme dont a besoin le monde du travail de ce pays.
Ce dont nous avons besoin : c’est d’un autre management basé sur la citoyenneté au travail plutôt que sur des chiffres dans des tableaux Excel niant totalement le travail réel.
La CGT va continuer à œuvrer auprès de tous et toutes les travailleurs- euses pour transformer le travail afin de s’y épanouir pour gagner une vraie citoyenneté au travail comme élément déterminant et indispensable à la refonte d’une démocratie de plus en plus malade.