GAULOIS INDECROTTABLES NOUS SOMMES

C’est une rentrée à hauts risques pour le tandem exécutif. Le chef de l’État est en chute libre dans les dernières enquêtes d’opinion qui confortent l’image d’un président distant, hautain, technocrate. Un président qui profite de ses déplacements pour insulter les Français fainéants ou Gaulois rétifs à tout changement.

Indécrottables nous serions donc ? L’image du PDG de la Start-up Nation France a du plomb dans l’aile. Sa modernité n’est en réalité que le vernis de sa jeunesse. Il est au contraire le parfait produit de l’ancien monde qu’il a vilipendé pour se faire élire. L »affaire Benalla-Crase, l’affaire Kohler, l’affaire Nyssen et d’autres avant témoignent de l’exemplarité qui nous a été servie en promesse. Les lobbyistes ont leur rond de serviette sous les ors de la République, jusqu’à l’Elysée. Les intérêts des puissants sont bien défendus. C’est dire si nous avons basculé dans un nouveau monde.

Les Français n’en sont pas dupes. Ces dernières enquêtes témoignent aussi d’une vraie défiance à l’égard d’Emmanuel Macron. Selon un sondage réalisé après la démission de Nicolas Hulot, la cote de confiance d’Emmanuel Macron et de son Premier ministre Édouard Philippe a de nouveau chuté la semaine dernière. Il perd encore du crédit auprès de toutes les tranches d’âge, mais surtout chez les Français de 50 à 64 ans, qui ne sont plus que 29 % à lui faire confiance (-8), et les plus de 65 ans (33 %, -5). Évidemment les arbitrages annoncés au sujet des retraites pèsent lourd. Dans cette défiance des Français, la préoccupation environnementale pèse sans doute aussi. « La maison brûle et nous regardons ailleurs », disait Chirac. Macron lui oublie tout simplement les questions environnementales et les enjeux de réchauffement climatique.

C’est dans ce contexte que le tandem Macron-Philippe entend lancer un nouvel acte de réformes sociales. Sans doute refroidis par cette défiance des Français, ils marchent sur des œufs. Et s’ils tergiversent aujourd’hui au sujet du prélèvement à la source ce n’est pas parce qu’ils seraient devenus des technocrates repentis, mais bien parce qu’ils risquent de le payer très cher politiquement.

Grand illusionniste et prince de la parole, Macron avait convenu en juin dernier, en recevant les syndicats, qu’il avait un peu négligé le dialogue social. Il a suffi de quelques bains de foule à Brégançon pour qu’il renoue la semaine dernière avec la sale habitude de faire convoquer les syndicalistes à Matignon pour leur faire dire une toute petite partie de ce qu’il compte faire non sans avoir d’abord fait annoncer par voie de presse, un ensemble de mesures violentes contre les plus modestes, les familles, les retraités, les agents de la fonction publique et au final contre l’ensemble du monde du travail.

C’est dans ce climat délétère, que la CGT et FO, les étudiants de l’Unef et les lycéens de l’UNL ont appelé jeudi dernier à faire du 9 octobre « une première journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle, étudiante et lycéenne » pour protester contre la politique « idéologique » du gouvernement.

Les cinq organisations syndicales ont dressé « un constat » qui selon leur communiqué commun « s’impose et se renforce, celui d’une politique idéologique visant à la destruction de notre modèle social, favorisant notamment l’explosion des inégalités et la casse des droits collectifs. […] Cette politique, ainsi que les mesures encore récemment annoncées par le gouvernement », vont encore creuser les inégalités entre ceux qui vivent de leur travail et les détenteurs de capitaux.

 

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