La CGT exige un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles

La Ministre en charge du droit des femmes va annoncer ce jeudi 9 septembre 2016 une campagne de lutte contre le sexisme. Cette campagne est bienvenue si elle se traduit par des mesures concrètes dans le monde du travail, portant sur le sexisme comme sur les violences sexuelles.

Pas question d’en rester à de la communication alors que :
• 80% des femmes salariées considèrent qu’elles sont régulièrement confrontées à des attitudes ou comportements sexistes au travail.
• 25% des agressions sexuelles ont lieu au travail.
• Chaque jour, il y a en moyenne 10 viols commis sur le lieu de travail.

Ces violences ont des conséquences très graves sur la santé et remettent frontalement en cause le droit au travail des femmes, les victimes perdant très souvent leur emploi par licenciement ou démission. Pourtant, la question des violences sexistes et sexuelles au travail est absente de tous les radars : rares sont les lieux de travail, où il y a une évaluation des violences, de la prévention, ou encore des négociations sur le sujet.

La CGT rappelle ses propositions pour la mise en place d’un plan d’ensemble de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Nous demandons notamment :
• L’ajout d’un thème obligatoire de négociation dans l’entreprise sur les violences sexistes et sexuelles, pour mettre en place des mesures de prévention et de protection pour les victimes, que les violences soient commises par un autre salarié, par un usager ou client, ou dans le cadre hors travail (conjugal…).
• L’obligation de mettre en place un lieu d’accueil et une procédure de signalement sur chaque lieu de travail
• Une obligation de formation des managers, personnels RH et encadrants
• La protection du droit au travail des victimes, avec une protection contre le licenciement, un droit à la mutation, au changement de poste, à la réduction ou réorganisation du travail, la possibilité de démissionner sans préavis ou de suspendre son contrat de travail en bénéficiant des allocations chômage.
• Le déblocage de moyens humains et financiers pour garantir un accueil dédié dans les commissariats, développer l’offre de logement, renforcer les moyens des associations et prendre gratuitement en charge les soins pour les femmes victimes et leurs enfants
• Le lancement d’une grande campagne de sensibilisation contre les violences sexistes et sexuelles, le développement d’une éducation non sexiste, la lutte contre le sexisme dans les media…
• L’adoption d’une norme OIT (Organisation Internationale du Travail) et d’une directive européenne contre les violences sexistes et sexuelles au travail et pour préserver les travailleuses des effets de violences intrafamiliales.

Pour mettre fin à la loi du silence et exiger que les employeurs (et l’Etat employeur) prennent leurs responsabilités, la CGT a lancé en février dernier une grande campagne avec un guide, une affiche et un tract. La CGT interpelle le patronat et exige l’ouverture de négociations sur le sujet à tous les niveaux, interprofessionnel, branche et entreprise. Dans la fonction publique, le protocole d’accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes du 8 mars 2014 doit être évalué et mis en œuvre !

Lors de son congrès, la CGT a décidé d’amplifier ses efforts pour permettre l’égale implication des femmes et des hommes en son sein avec notamment la diffusion d’unguide aux 30 000 syndicats et bases syndicales CGT.

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